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Machiavélique !

Editorial La Presse

 

IL y a à peine un peu plus d’une semaine, on le disait politiquement mort, lui, son gouvernement et ses partisans de droite. Esseulé, Netanyahu n’avait plus de soutien à l’extérieur, ses alliés le critiquaient durement. En interne, il est contesté, honni, sa population réclamait sa démission. Il avait le monde entier contre lui, mais il s’ingéniait à user de tous les stratagèmes politiques et diplomatiques pour se maintenir en place et… pour continuer à tuer. 

Il faut signaler qu’auparavant, il avait tout essayé pour se refaire une virginité, les lamentations permanentes auprès de ses parrains occidentaux évoquant les soi-disant preuves des enfants israéliens assassinés et les mensonges sur des femmes violées. Rien n’y fait, l’opinion internationale s’était forgé l’idée que c’est un bonimenteur et qu’il use de subterfuges pour amadouer les opinions.    

Aujourd’hui, il bombarde encore Gaza sans scrupule, ni peur d’être taxé d’assassin, l’opinion publique a les yeux tournés vers les risques d’escalade et leurs conséquences.  Netanyahu se dit persécuté par les forces de la région qui veulent exterminer son pays, il relève la tête fort de ses convictions (meurtrières).

Pour se maintenir au pouvoir, tout en bombardant la population de Gaza, il a joué une carte inédite et dangereuse : sachant que l’Iran ripostera à un affront, il passe à l’acte et décide d’attaquer le consulat iranien à Damas, tuant sept officiers. 

L’effet prévu eut lieu, l’Iran ne pouvant pas rester les bras croisés a riposté en envoyant près de 300 drones et missiles qui ont été interceptés et n’ont pas eu le résultat escompté.   

Vite, très vite, les rôles furent inversés, le bourreau est transformé en victime, l’agresseur, génocidaire d’hier, s’est transmué en martyr. Renversant !          

Et…comme attendu, le gouvernement israélien sort la grosse machine victimaire et déballe la rhétorique récurrente : « Israël est menacé, Israël se défend » Le slogan est déballé sans réserve.

Pire, sous prétexte que la menace est imminente, Netanyahu joue le dolorisme, il étale ses doléances sur tous les toits, jouant le père protecteur de la nation, il ordonne même de fermer les écoles pour protéger les enfants. Protéger les enfants, quel culot ! lui, le bourreau qui, pendant plus de six mois, a tué des milliers d’enfants et de femmes palestiniens, sans compter les blessés ; personne ne comprend plus rien, il faut croire que tant que Netanyahu est sur scène, tout est possible, même le burlesque qui fait pleurer.      

Ce qui est choquant et scandaleux, c’est la réaction de l’Occident. D’une seule voix, vent debout, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et beaucoup d’autres pays ont vivement et immédiatement condamné la riposte iranienne, qualifiée de tous les noms monstrueux et bellicistes, omettant de citer l’origine des agressions, du mal. Sur cette question et bien d’autres, l’Occident signe son incapacité à se mobiliser contre l’injustice.       

De la compassion, « la supposée victime », une fois assurée de la solidarité de ses amis, passe à l’attaque, Netanyahu fait monter la tension, il menace et promet sérieusement une riposte à l’attaque iranienne. Quand, comment, sous quelle forme ? Suspense.

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